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Des coeurs d'îlots plantés pour apporter du vert à un nouveau quartier d’activités

Carte d'identité
  • Nom du projet : Quartet

  • Lieu ville/canton : Genève

  • Type de projet : Pièce urbaine

  • Date de début de projet : 2016

  • Date de livraison : 2023

  • Surface du projet AMEX : 2’500m2

  • Phases SIA : 31-53

  • Architecte mandataire : Favre + Guth architecture sa

  • Entreprise partenaire : HRS Real Estate SA, Boccard Parcs et Jardins SA, Truchet Jardinier SA

La mission

✔️ Apporter de la verdure à un ilot urbain dense et minéral.

✔️ Accompagner la métamorphose urbaine d’une ancienne friche vers un pôle d’activités mixtes.

✔️ Retranscrire l’héritage industriel de la parcelle par le végétal et les matériaux.

Le brief

Idéalement situé entre la gare Cornavin et l’aéroport de Genève, le projet Quartet transforme une ancienne friche industrielle (l’usine Hispano-Suiza) en un complexe dynamique mêlant activités artisanales, commerciales et tertiaires. Au cœur du quartier des Charmilles, délimité par les rues de Lyon, de Bourgogne et la route des Franchises, ce complexe mixte interconnecte 11 nouveaux bâtiments autour de trois grandes cours intérieures. En tête d’ilot, un bâtiment existant est conservé, rénové et surélevé pour accueillir la Haute école d’art de design (HEAD). 

Nous avons été missionnés par les architectes Favre+Guth pour proposer au maître d’ouvrage un avant-projet sommaire. Notre proposition a plu et nous avons poursuivi le projet jusqu’à sa livraison en 2023.

Des patios verdoyants au cœur d’un pôle d’activités mixtes

L’ensemble de la parcelle est axé mobilité douce : l’accès voiture se limite en sous-sol avec le parking souterrain. Le rez-de-chaussée est donc complètement laissé libre pour accueillir des activités commerciales et les entrées des bureaux situés aux étages.

Notre zone d’action sur ce projet incluait l’aménagement des trottoirs, des trois cours intérieures en cœur d’ilot et d’un patio au sein de l’école HEAD.

Selon les exigences de la ville de Genève, les trottoirs rue de Lyon et rue de Bourgogne ont été réalisés en revêtement genevois. Ce type de calepinage spécifique imite des dalles naturelles. L'alignement de platanes a été replanté côté Rue de Lyon et un nouvel alignement de chênes Rue de Bourgogne a pris place.

Les trois cours intérieures ont été réalisées en suivant le même modèle et en le déclinant selon les spécificités de l’espace. Chaque patio présente trois zones vertes, aménagées dans des bacs en acier corten surélevés pour permettre une épaisseur de terre propice à la plantation. Les cheminements sont en béton balayé, le revêtement périphérique en gravier libre ponctué de plantes rudérales. Deux types d’enrobés ont été utilisés afin de distinguer les zones de circulation piétonne des zones de livraison : un enrobé coloré et un enrobé scintiflex, incorporant des granulats de miroirs.

Le patio de l’école de design, situé en sous-sol, offre aux salles de classe environnantes lumière et verdure. Trois buttes plantées, d’une hauteur de zéro à 80 centimètres, accueillent des petits arbres avec une très belle coloration du feuillage à l’automne. Façonnées en terre cuite, d’originales assises en forme de galets servent aux fumeurs à l’heure de la pause.

Des matériaux bruts en écho à l’héritage industriel

Le site d’implantation de Quartet révèle une histoire étroitement liée à l’industrie. En effet, l’ancienne usine genevoise d’Hispano-Suiza y a fabriqué entre 1938 et 1970 des moteurs d’avion et d’autres matériels militaires. Le bâtiment a ensuite été utilisé par des petites et moyennes entreprises, puis laissé en friche jusqu’à la démolition des halles en 2016. La volonté esthétique du maître d’ouvrage pour ce projet était de faire écho à cet héritage industriel. Pour les aménagements extérieurs, nous avons donc privilégié l’utilisation de matériaux bruts, entrant en résonance avec l’histoire industrielle du lieu. Les bacs en acier corten surélevés évoquent l’idée d’une végétation qui émerge du sol, s’adaptant à un environnement aride et entouré de minéraux. L’usage du béton — balayé pour les cheminements et brut pour les bancs — renforce l’esthétique industrielle du projet.

Créer des poches de nature à partir d’une ancienne friche

Des patios à l’esthétique brute, certes, mais animés de verdure. La difficulté de ce genre de pièce urbaine est de réussir à planter et à faire se développer du végétal dans des conditions très minérales. Notre challenge a été de façonner des oasis de verdure à partir de zéro. Pour cela, nous avons développé une palette végétale horticole, avec une sélection d’arbres tels que les gleditsias, avec leur écorce distinctive et leur feuillage atypique. Les bacs accueillent eux une diversité d’arbustes, dont des érables japonais, des petits pins et des cornouillers, créant une variété de feuillages et de textures. Le tapis, totalement engraminé pour offrir une esthétique verdoyante à l’été, est tout aussi charmant en hiver avec les graminées séchées. Accessibles depuis la rue comme depuis les bureaux, ces poches de nature participent à la création d’un environnement plus agréable pour tous les usagers.

Un chantier long et complexe, découpé en 4 phases de travaux

Au vu de la taille et de la complexité du projet, le chantier a été découpé en quatre phases de travaux. Dès que les bâtiments environnants étaient sortis de terre, nous sommes intervenus pour l’aménagement de la cour intérieure adjacente. Cela nous a permis de faire des tests sur une première mise en service et d’ajuster par la suite sur les deux suivantes. Par exemple, le premier ilot a été conçu en utilisant de la pleine terre. Compte tenu de la pollution des sols, il a fallu travailler avec les autorités compétentes (GESDEC) pour reconstituer le sol sur 7 mètres de profondeur. Le sol étant trop pollué sur les autres îlots pour pouvoir poursuivre ces travaux de reconstitution du sol, cette option a été abandonnée. Pour l’aménagement des deux autres cours, nous avons copié-coller le principe esthétique en l’adaptant selon la volumétrie du lieu.
« Un petit projet en termes de surfaces d’aménagements extérieurs, mais très intéressant au niveau de la coordination entre les entreprises et les différents intervenants.»