Un jardin exclusif où la pente se transforme en terrain d’expérimentations paysagères
Nom du projet : Nant D’Argent
Lieu ville/canton : Cologny, canton de Genève
Type de projet : Jardin privé
Date de début de projet : 2015
Date de livraison : 2023
Surface de la parcelle : 1’400 m2
Phases SIA : 21 - 53
Architectes : JP Niederhauser Architecte SA, Gulian Run SA
Entreprise partenaire : Nicollier Group SA, Martin Paysage
✔️ Profiter de la déclivité du terrain pour proposer un jardin en loge sur le paysage.
✔️ Sortir des sentiers battus pour oser expérimenter des concepts innovants.
✔️ Harmoniser les lignes élancées du bâti avec les courbes organiques du végétal.
Ce projet se situe sur la commune de Cologny, appartenant au canton de Genève. Avec une vue sur le lac et sur les montagnes du Jura, la parcelle profite d’un magnifique panorama sur le paysage alentour.
Le projet architectural, très audacieux et original, se compose d’un jeu de volumes parallélépipédiques en porte-à-faux. Le bâtiment et le jardin s’intègrent dans la pente pour souligner la topographie qui devient une force du projet.
Le propriétaire, aficionado d’art et d’architecture, est très impliqué dans le processus de décision. Pour les aménagements extérieurs, il nous a laissé carte blanche pour expérimenter idées, matériaux et nouvelles technologies. Résultant d’une émulation créative entre les différents mandataires, ce projet est indiscutablement singulier.
Un jardin privé exclusif, terrain d’expérimentations
Le jardin propose des formes organiques en périphérie, puis plus structuré à l’approche du bâtiment. Les espèces végétales plantées floutent les limites parcellaires et remplissent des fonctions esthétiques de brise vue. Plus au centre de la composition, le glacis de gazon offre un dégagement sur les “folies” isolées rythmant le jardin.
Autour du pied central du bâtiment s’articulent des espaces de vie extérieurs aux formes contemporaines : lounge, piscine à fond mobile, bassin avec jeux d’eau. Des atmosphères de détente plus éloignées constellent le reste du jardin avec l’emploi de matériaux et de textures surannées. Ce mariage improbable de formes crée un contraste ludique et expérimental.
À l’intérieur de la maison, un patio fournit de la lumière dans les étages inférieurs. Il est habillé d’un mur végétalisé de 8 mètres de haut accompagné d’une cascade. Un véritable jardin intérieur apportant luminosité et fraîcheur au cœur de la maison.
La palette arborée combine des arbres ornementaux tels que des niwakis, véritables sculptures végétales, avec des arbres indigènes comme des pins sylvestres. Ceux-ci possèdent une magnifique écorce tortueuse orangée et une couronne perchée qui, placée judicieusement, permet de préserver l’intimité depuis certaines pièces de la villa.
Au pied de ces arbres, la palette de plantes vivaces très éclectique offre une diversité de couleurs, de floraison et de feuillage pour célébrer chaque saison. Notre rôle, en tant qu’architecte paysagiste, est de coordonner toutes ces dimensions pour garantir l’harmonie.
Tirer parti de la pente pour profiter du paysage
La parcelle a la particularité d’avoir un accès sur le bas de la propriété et sur le haut, avec un dénivelé de plus de 10 mètres. Le challenge est d’organiser, de structurer et de hiérarchiser les usages. L’idée du projet est de créer une déambulation autour de la maison où l’on peut parfois observer le paysage, s’arrêter sur une placette ou poursuivre son chemin. Une promenade à voir et à ressentir.
Nous avons joué avec la pente pour transformer le jardin en une loge sur le paysage. Tout au long du cheminement, la topographie est soulignée avec l’évocation de courbes de niveau par des soutènements. Des voliges métalliques en acier corten et des écailles de grès cérame sculptent le talus et constituent des plateaux pour accueillir les différents usages du jardin. Ces placettes ont été pensées comme des espaces modulables qui peuvent être utilisés au gré des envies et des besoins.
Zoom sur : les agréments d’eau
La piscine à fond mobile se relève au même niveau que le reste du dallage pour agrandir le damier en grès cérame composant la terrasse. À l’autre extrémité, le bassin vitré met en scène neufs jets d’eau jaillissant d’une composition cubique immergée. Une imprimante à eau numérique, pilotée via une application, anime ce bassin grâce à des images interactives formées par les gouttelettes d'eau.
Le dessin d’implantation des agréments d’eau sur la terrasse principale résulte d’une collaboration à six mains entre le client, les architectes et nous, architecte paysagiste. L’exécution et le travail minutieux autour du son de l’eau ont ensuite été confiés à des spécialistes.
Cette zone est représentative du projet : un travail d’équilibre entre les différents plans avec le paysage lointain, le jardin et l’architecture. Et un travail collaboratif entre le maître des lieux et ses mandataires.
Les nouvelles technologies au service de l’inventivité
Dès les prémices du projet, le propriétaire a souhaité travaillé en trois dimensions. Sur une parcelle avec une topographie complexe comme ici, travailler en maquette numérique nous permet de vérifier très rapidement certaines hypothèses. Par exemple, regarder les vues depuis l’intérieur du bâtiment pour déterminer quelle espèce d’arbre aura une hauteur suffisante pour cacher les vis-à-vis. Grâce à la 3D partagée, nous avons pu mieux appréhender la volumétrie nécessaire dans le jardin.
Nous travaillons actuellement avec le BIM pour des études complémentaires visant à dessiner une pergola sur mesure. À travers le casque de réalité virtuelle, nous explorons tous les scénarios possibles pour maximiser l’ombrage et valoriser la vue paysagère. Cette technologie supplante toutes les méthodes traditionnelles de calculs pour garantir la pertinence du concept avant même le début des travaux.