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Vieusseux-Villars-Franchises
Réhabilitation paysagère d’un quartier historique

Carte d'identité
  • Nom du projet : Quartier Vieusseux-Villars-Franchises

  • Lieu : Genève

  • Type de projet : Pièce urbaine

  • Date de début de projet : 2012

  • Date de livraison : en cours 

  • Phases SIA : 31 à 53

  • Maître d’ouvrage : ASCHG I FLPAI

Le brief

Le projet englobe trois cités d’habitations construites entre les années 50 et 70 : Vieusseux, Villars et Franchises. Situé à proximité du centre-ville de Genève et proche de l’aéroport, le quartier est bordé de deux axes routiers majeurs, la route de Meyrin avec le tram au nord et l’avenue de Châtelaine au sud.

L’objectif est de réinventer ce quartier en créant de nouveaux logements et aménités urbaines intégrés dans le tissu existant. Débutée en 2012 par la réalisation du PLQ, la réhabilitation urbaine et paysagère est découpée en plusieurs phases s’étalant au total sur une quinzaine d’années.

Le PLQ lance les grandes directions d’un projet ambitieux

En 2012, ARFOLIA a pris part à l’élaboration du PLQ lauréat en tant qu’architecte-paysagiste dans un groupement avec le bureau d’architecte genevois Giorgis Rodriguez Architectes.

L’idée développée dans le cadre du PLQ et au fur et à mesure des projets de chacune des pièces du périmètre, vise un projet de rénovation paysagère qui propose de donner un aspect de parc sur l’ensemble du site pour insuffler une nouvelle dynamique à ce quartier historique du centre de Genève. Le projet s’échelonne en différentes phases sur une quinzaine d’années. Cet ambitieux projet de réhabilitation englobe à la fois des démolitions, de nouveaux aménagements et la construction de logements et d’équipements collectifs.

Notre rôle, en tant qu’architecte paysagiste mandaté, a été de tracer les grandes lignes d’un aménagement paysager harmonieux entre ces différentes pièces urbaines. En somme, ARFOLIA agit comme maître d’orchestre pour assurer la transformation de trois cités d’habitation en un parc urbain arboré centré sur le bien être des habitants et visant la suppression des véhicules à travers le site ainsi que la revalorisation des différentes composantes paysagères (plantations, gestion des eaux, ombrages, mixité d’usages…).

Une charte paysagère et un masterplan évolutif pour accompagner la réhabilitation

Une fois le PLQ déposé et validé par les autorités, nous avons obtenu un mandat complémentaire pour développer une charte d’aménagement et un masterplan.

Ces deux documents permettent d’affiner les grandes directions et de commencer à esquisser l’image du quartier à venir. En outre, ils garantissent une cohérence d’ensemble entre les pièces urbaines construites selon des phasages spécifiques.

Les mobilités ont été complètement repensées pour favoriser le piéton. Hormis quelques exceptions, les circulations automobiles se font désormais en sous-sol. Grâce à l’infrastructure existante qui est renforcée, la voiture entre par un côté de la cité et en ressort de l’autre.

L’insertion paysagère permet ici de gérer et d’apaiser les mobilités pour remettre l’usager au centre. Ensuite, zone par zone, ces grandes directions sont affinées pour définir plus précisément ce qui est donné aux véhicules et ce qui est donné aux piétons.

Le centre névralgique, situé en cœur d’îlot, regroupe les espaces d’activités, de détente et de rencontres. Des aménités urbaines sont ensuite prévues ponctuellement à travers le quartier. 

Zone par zone, pièces urbaines et aménités prennent vie 

Les travaux ont débuté en 2018 avec le parking paysager à l’entrée est, et se sont poursuivis avec les espaces communs entre les bâtiments A et G côté ouest (parc, parking paysager, accueil EMS, connexion Route des Franchises…). La particularité d’un parking paysager ? Il englobe différentes notions pour valoriser à la fois l’aspect visuel et paysager, ainsi que l’ombrage, l’éclairage, la plantation d’arbres et la gestion des eaux tout en offrant le nombre de places de parking nécessaires aux besoins du quartier.

Pour ces deux zones, nous avons privilégié des pavés et des enrobés drainants afin de faciliter l’infiltration de l’eau météorique. C’est un principe que nous avons travaillé sur l’ensemble du quartier. De cette manière, une majorité des eaux pluviales est directement récupérée et utilisée sur place.

La gestion de l’eau évolue au fil des années et des problématiques. Un projet sur le long terme comme celui-ci nous permet de mettre en place et de tester de nouvelles solutions au fur et à mesure de la construction des pièces urbaines. Les prochaines intègreront par exemple des cuves de stockage pour alimenter l’arrosage.

Zoom sur : la charte paysagère au service de la rénovation urbaine

La charte paysagère est un outil essentiel pour faire à la fois un état des lieux du patrimoine naturel et définir les objectifs en termes d’arborisations.

Ici elle nous a permis de dresser un portrait de l’héritage arboré du périmètre Vieusseux-Villars-Franchises avec des zones à valoriser, à préserver ou à renforcer. Par exemple, nous avons identifié que le cordon boisé existant sur la route de Meyrin avait une qualité paysagère qui lui est propre, nous avons donc décidé de le préserver et de le densifier avec la plantation de nouveaux arbres. La charte paysagère est également un élément nécessaire à justifier le cadre global dans lequel chacune des pièces urbaines se développe. Elle apparaît alors comme un outil fort aux yeux des autorités qui ont ainsi la garantie que chaque projet, malgré une planification différenciée, s’inscrit dans une réflexion globale unifiée.

Le quartier Vieusseux — Villars — Franchises :
une réhabilitation paysagère sur le long terme  

La richesse de ce projet est aussi ce qui en fait sa complexité : le travail de la grande échelle sur un temps long. C’est dans ce type de projet évolutif que notre créativité se déploie. Les considérations environnementales changent, impliquant d’adapter nos méthodes pour un résultat à la hauteur des attentes des habitants. La rénovation urbaine par le paysage est également le moyen de redonner de la vie au quartier, de changer les rapports d’échelle pour recentrer sur l’usager, et particulièrement sur le piéton.

Dans ce projet, le rapport entre l’humain et le construit se tisse ici grâce à la végétation. C’est en somme le paroxysme de notre métier.  

F. Christophe